La reconversion du 7e BCA - Eléments de réflexion par Frédéric Sansoz

Voici le travail réalisé par Frédéric Sansoz dans sa totalité.

 

Reconversion du 7e BCA

 

Quelques éléments de réflexion

 

Mai 2009                                                                                                                          F. Sansoz

 

 

 


               Sommaire :
Le contexte Borain                                                                                                  Page 3
Le contexte Savoyard                                                                                             Page 5
Le contexte Français                                                                                               Page 7
Économies d'énergie                                                                                               Page 8
Énergie renouvelable                                                                                               Page 9
Un pôle environnement                                                                                         Page 10
La branche éco-construction                                                                               Page 12

 

 

               Le contexte Borain :

 

                   Le départ du 7ème BCA

 

Quel impact ce départ aura-t-il sur Bourg Saint Maurice dans un avenir proche ?

 

Environ 2200 personnes vont partir de la commune et de celles avoisinantes.

Parmi ces personnes 800 sont actives et participent à l'activité économique de la région.

Le 7, c'est 15 hectares de terrain et des bâtiments qui ont vocations à être reconvertis.

 

On comprend facilement le risque d'un tel « trou » dans la démographie, il semble donc nécessaire d'endiguer  le phénomène en attirant des nouveaux actifs sur la commune notamment en profitant de la mise à disposition de l'espace et des constructions du 7e BCA.

 

 

                   Un économie principalement touristique

 

L'économie Boraines est principalement touristique impliquant des risques et des désavantages. En effet, si le tourisme devait faire face à des difficultés dans un avenir plus ou moins proche, le pilier central de nos revenus et emplois serait menacé. De plus, par nature les emplois crées grâce au tourisme sont saisonniers et ne facilitent pas la stabilité des revenus et des personnes.

La diversification de l'emploi est donc un piste de réflexion allant de concert avec la problématique de la reconversion du 7e BAC.

 

 

                   Un cadre privilégié

 

Aujourd'hui, de plus en plus de personnes souhaitent avoir un cadre de vie meilleur. La pollution, le bruit, le stress citadin et le manque de contact avec la nature ont donnés naissance aux néo-ruraux (http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/1126.asp)

La montagne et ces activités nous procurent un cadre de vie exceptionnel, c'est un des gros atouts que possède la commune pour attirer des nouveaux actifs, il faut s'en servir d'un point de vue marketing.

De plus nous avons la chance d'avoir un accès facilité par des infrastructures performantes. Ceci combiné au développement du travail à distance grâce à internet permet à bon nombre de travailleurs de pouvoir quitter l'enceinte urbaine traditionnelle et continuer ou créer leur activité dans une région comme la notre.

D'autre travailleurs seraient probablement près à venir habiter dans la région si le bassin de l'emploi devenait plus dynamique, je pense notamment pour la rénovation des bâtiments et le developpement des technologies innovantes.

 

 

                   Quelles objectifs pour l'avenir

 

Ces quelques éléments nous laissent supposer qu'une reconversion de notre économie est envisageable et qu'il est opportun de saisir la chance donnée par de départ du 7e BCA.

Quelles pourraient être les objectifs de cette reconversion ?

Dans un premier temps il me semble légitime d'essayer de recréer de l'emploi avec, dans l'idéal, le remplacement des 800 actifs qui vont partir d'ici quelques années. L'objectif peut paraître ambitieux mais c'est bien celui qui doit être pris en compte pour fixer les lignes d'un projet efficace de reconversion du 7e BAC.

A plus long terme, il semble judicieux d'essayer de stabiliser l'emploi en trouvant un équilibre entre le tourisme (qui devra nécessairement évoluer lui aussi) et le reste de l'activité économique.

 

 

               Le contexte Savoyard :

 

                   Les stations de ski de Tarentaise

 

Aujourd'hui en Savoie nous avons la chance d'avoir un énorme parc de remontés mécaniques ainsi que les infrastructures pour le logement en proportion. Nous sommes la première destination touristique pour les sports d'hiver au monde et cela grâce à des investissements colossaux fais durant ces cinquante dernières années.

Mais les recettes qui fonctionnaient hier ne seront pas celles de demain. L'expansion des domaines skiables et des surfaces bâtis arrive en bout de course. Il est maintenant venu le moment de miser sur la qualité et non plus sur la quantité. Les sociétés de remontés mécaniques sont face à des défis importants, qu'en est il du parc immobilier ?

État des lieux rapide :

 

 

 





























 

 


Nous sommes donc proche des 300000 lits touristiques sur la vallée, et une bonne majorité d'entre eux ont été construit il y a plusieurs dizaines d'années. Des rénovations massives sont donc à envisager.

 

 

                   Le Bourget et ces infrastructures

 

Savoie technolac c'est :

 

- 80 entreprises innovantes

- 3 000 salariés

- 1 pôle de recherche de 19 laboratoires de recherche et 700 enseignants/chercheurs

- 1 pôle d'enseignement supérieur scientifique et technique de 69 filières et 14 000 étudiants dont 5 000 sur le technopôle

 

Nous avons donc, à proximité de la commune, des laboratoires de recherche, des incubateurs d'entreprises et des offres de formation dans un seul pôle. Il faut voir dans cela la possibilité d'un partenaire privilégié et de poids dans notre démarche.

 

 

 

               Le contexte Français :

 

                   Maitrise de l'énergie et développement des énergies renouvelables

 

D'après une étude de l'ADEME réalisée en Juillet dernier, l'état des lieux de

ces filières est le suivant :

 

- Déjà 33 Mds€ et 220 000 emplois en France.

- Un scénario possible de 440 000 emplois et 70 Mds€ dès 2012.

- Des taux de croissance à deux chiffres dans certain domaines (efficacité énergétique du bâtiment et du transport, vente d’énergie renouvelable,…).

 

Ils semble donc que ces domaines soient très porteur pour l'économie Française pour les prochaines années. Une mutation de l'emploi au niveau national est en cours, il est important de saisir cette opportunité d'aujourd'hui afin d'anticiper qui seront les gagnants de demain. Un des avantage de ces domaines est que la plupart des emplois créés ne sont pas délocalisables. Il est probable qu'ils seront un des pilier de l'économie Française de ce siècle.

 

                   Un contexte politico-environemental en plein changement

 

Le grenelle entre autre, mais aussi le protocole de Kyoto qui touche à sa fin, et les préoccupations environnementales  montantes de l'ensemble de la population sont moteur d'une véritable évolution dans les politiques actuelles.

Par conséquent, de nombreuses opportunités seront à saisir rapidement dans la prochaine décennie. De nouveaux marchés seront créés et des incitations financière vont permettre aux entreprises leader dans les domaines de l'énergie de se développer considérablement.

 

 

               Économies d'énergie :

                   Le bâtiment

 

Le bâtiment est le gisement le plus important d’économie d’énergie puisqu'il représente à lui seul 43,5% de la consommation d'énergie française en 2007. De nombreuses réglementation et aide de l'état existent ou sont entrain de se mettre en place (crédit d'impôts, taux prêt zéro,...). L'objectif du gouvernement est de rénover 400000 logements par an afin de les remettre à niveau en terme de performance énergétique. Nous sommes à l'aube de la création de ce marché monumental, c'est maintenant qu'il faut se lancer dans cette voie.

 

De plus, les techniques à mettre en place sont éprouvées et économiquement viable, voir même rentable. Le principal verrou réside dans le fait que peu d'entreprises sont aujourd'hui sur le marché,  et pourtant la demande est déjà très présente. Il semble alors très judicieux de se positionner et de permettre aux futurs entreprises désirant se lancer dans cette aventure, de pouvoir être basée dans la région.

 

 

                   Le transport

 

C'est un domaine très énergivore. En effet il représente 31,8% de la consommation française d'énergie.

On pense souvent que seules les grosses entreprises industrielles du domaine vont permettre de faire changer les choses. Il faut bien entendu faire évoluer les véhicules,  les sources d’énergie mais il faut surtout changer les moyens de mobilité et les mentalités. Il faut également repenser l'organisation spatiale de nos activités. Et pour cela, les PME innovantes pour diminuer les échanges pendulaires journalier, les bureaux d'étude logistique facilitant la migration de la route vers le rail seront les entreprises florissantes de demain.

 

                   L'agriculture et bien de consommation

 

Aujourd'hui, 21% de la consommation d’énergie en France provient de ces deux domaines. Avec le bâtiment et le transport, ils représentent la quasi totalité de notre consommation.

Une mutation profonde est nécessaire et inéluctable et encore une fois, trop peu d'entreprises ont assez de recul pour se lancer dans cette voie.

Ici aussi il y a de la place pour une multitude de PME qui vont permettre d'accompagner les changements de ces activités.

Il est également prioritaire de re-localiser l'agriculture et de promouvoir les circuits cours d'approvisionnement. Notre terroir est riche, ce serait une formidable chance de donner un nouveau souffle à l'agriculture de montagne !

               Énergie renouvelable :

                   Solaire

 

Le solaire thermique et photovoltaïque sont promis à un bel avenir. Sans parler d'implanter un site de production sur notre commune, il semble envisageable pour des entreprises qui installent ce genre de système d'être basées ici. En effet, une fois de plus le marché risque d'être important dans les années à venir notamment dans le bâtiment. Compte tenu des nombreuses infrastructures immobilières présentent sur notre territoire il serait absurde de laisser cette opportunité à des PME de Chambéry ou d'ailleurs (ce qui est le cas actuellement)

 

 

                   Géothermie

 

La géothermie, au même titre que le solaire est pour le moment une activité réservée aux entreprises situées plus bas dans la vallée. Pourtant son utilisation tend à se démocratiser et il est grand temps de faciliter l'implantation de PME expertes dans le domaine sur notre commune.

 

                   Biomasse

 

Le chauffage au bois et la méthanisation sembles être eux aussi des axes de développement intéressant. Redynamiser le secteur de la forêt pour le bois de chauffe (pellet, plaquette ou bûche) et implanter un site de méthanisation pour les déchets organiques est créateur d'emploi. Ce sont des pistes à creuser.

 

                   Éolien

 

L'éolien de montagne reste trop confidentiel et difficile à mettre en œuvre pour attendre un véritable développement de cette technologie dans un futur proche.

 

 

Pourquoi ne pas se fixer comme objectif de tendre vers une autonomie énergétique pour la commune (ou plus), en combinant toutes les énergies renouvelables (hydroélectricité incluse) et se rapprocher du fonctionnement d'une région à la pointe dans le domaine : le Voralberg !

               Un pôle environnement :

 

Pourquoi un pôle environnement ?

Ce serait l'outil idéal pour permettre une relance de l'activité économique Boraine, en créant des emplois durables sur la commune, accessibles à tous les niveaux d'étude. C'est le moyen de passer des idées à l'action !

 

Il existe par exemple le Rocky Mountain Institute : un centre de recherche et d'études américain sur l'énergie installé depuis 1984 à Snowmass (au cœur des montagnes rocheuse, proche de la station de ski d'Aspen) dans le Colorado. Le but est à la fois la recherche, l'enseignement, le conseil aux entreprises et la publication d'ouvrages sur l'utilisation efficace des ressources naturelles.

C'est un exemple de réussite, dans une toute petite ville de montagne.

 

Il est à noter également que l'association Negawatt (www.negawatt.org) qui œuvre dans ce domaine très activement depuis de nombreuses années est en pleine réflexion pour créer un Institue des Negawatts. Pourquoi ne pas proposer une collaboration afin de bénéficier de leur expertise, tout en leur proposant de s'implanter chez nous avec des conditions avantageuses ? Ce serait une grande opportunité à saisir !

 

 

Selon moi, un tel pôle environnement devrait être basé sur trois entités : la recherche, la formation et les entreprises.

 

                   La recherche

 

La recherche est le premier pilier d'une telle structure. En effet, l'économie de demain (d'aujourd'hui devrais-je dire) est liée à l'innovation. Les domaines clefs du futur sont maitrisés par des laboratoires qui ensuite transfèrent leurs connaissances, par le biais de la formation, à des entreprises. C'est ici qu'il serait intéressant de collaborer avec Technolac pour créer des antennes de laboratoires sur la commune.

 

 

                   La formation

 

La formation est extrêmement importante dans le contexte actuel. En effet, un des verrou à la mutation de l'économie Française vers une économie durable réside dans le fait que trop peu d'entreprises ou d'employés ont les connaissances suffisantes pour impulser ce changement. Cependant la volonté des entreprises pour former leurs employés est grande et les organismes de formation dans le domaine sont surchargés.

Un bon exemple est l'ASDER (www.asder.asso.fr) association savoyarde spécialisée dans la formation dans les énergies renouvelables. La encore une antenne collaborative serait de bon augure pour leur développement et le notre.

 

                   Les entreprises

 

Enfin, le troisième pilier qui sera le plus créateur d'emplois : les entreprises.

Bénéficiant de l'expertise de la recherche et des formations disponibles sur le site du pôle, ces entreprises pourront être à la pointe de leur domaine et donc être concurrentielles sur les marchés de demain.

Deux leviers seraient à déployer :

-                    la création d'une pépinières spécialisée dans l'environnement.

-                    des aides ou incitations pour attirer des PME actives dans ces domaines.

 

De façon non exhaustive voici des exemples d'entreprises qui pourraient être associées à ce projet :

 

bureau d'étude en thermique des bâtiment

bureau d'étude en éclairage naturel

bureau d'étude chauffage et ventilation

bureau d'étude en énergie renouvelable

bureau d'étude logistique et organisation

entreprise de pose de fenêtre

entreprise de pose d'isolation

entreprise de chauffage

entreprise de pose de panneaux solaires

entreprise de géothermie

entreprise d'exploitation forestière

paysagiste

entreprise de conception de produits respectueux de l'environnement

...


               La branche éco-construction

 

Rentrons dans un des domaine qui me semble être incontournable pour un projet de cette envergure.

Comme je l'ai dit précédemment notre vallée est un gigantesque gisement pour la rénovation de bâtiments en ce qui concerne le logement collectif.

Environ 300000 lits touristiques qui devront tous ou presque se remettre à niveau d'un point de vue performances thermiques dans les années à venir.

Comment estimer le nombre d'emploi qui pourront être créés dans ce domaine ?

 

L'ANAH édite des cahiers avec des coûts et durées des travaux constatés (donc ce n'est pas de la théorie) pour tout type de logement. En ce qui nous concerne, pour rénover des logements collectifs (dans des immeubles de plus de 5 logements) :

on compte dans une fourchette de 15 à 30 jours.homme par logement.

un coût de 15 000 à 25 000 euros par logement.

 

Un petit calcul de coin de table nous permet de fixer les ordres de grandeur si on prend par hypothèse :

un logement est composé de 4 lits touristiques

il faut rénover 80% des logements de la vallée

un année est composée de 200 jours de travail

il faut 20 jours.hommes par logement

le cout est de 20000 euros par logement

nous avons 300 hommes disponibles

 

Nous avons donc 300000 lits /4 lits par logement x 0.8 = 60000 logements à rénover

 

puis 60000 logements /200 jours par an x 20 jours.hommes / 300 hommes = 20 ans de travail pour nos 300 hommes

 

et 60000 logements x 20000 euros par logement / 20 ans = 60 millions d'euros par an

 

 

ce petit exercice nous permet de voir la taille de ce marché qui consiste simplement à poser de l'isolation, changer les menuiseries et installer un système de ventilation performant sur les bâtiments à rénover.

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